Margarita Caballero
Margarita Caballero, d'origine péruvienne part d'abord au Mexique à l'âge de 23 ans avant d’arriver l’année suivante à Paris où elle intègre l’école Supérieure des Beaux-Arts.
Ses premiers essais dans la transformation de l'argile s’inspirent des artisans du Pérou. Depuis ses débuts, elle installe ses lieux de création dans des ateliers collectifs ou des lieux éphémères occupés par des artistes. Dans ces espaces vouées à disparaître, Margarita va en détourner le sens et transformer leur précarité dans une œuvre nourrie de vie et de lumière.
Tout d'abord dans deux anciennes menuiseries du 14ème arrondissement de Paris investies par 33 créateurs à une usine de traitement des métaux désaffectée pour arriver aux célèbres ateliers collectifs du 20ème arrondissement de la rue Fontarabie et de la rue des Orteaux. Elle participe aux premières portes ouvertes d’ateliers qui ont permis aux parisiens de découvrir ces lieux à la fois de vie, de création collective et de liberté. Elle se crée ensuite une vie sur l’eau, au bord de la Somme puis de la Seine en transformant la péniche Cordial, construite en 1930, en foyer familial et en en atelier de sculpture. Cette aventure va durer 17 ans pour déboucher sur un changement de latitude, cap vers Marseille où elle s’installe dans une ancienne miroiterie du quartier du Panier. Elle installe son four et son poste à souder, s’investit dans la couleur, les armatures et de nombreux modes de cuisson.
Dans l’œuvre de Margarita, de nombreux portraits s’entrecroisent dans un univers riche de personnages. Y figurent aussi bien le dialogue entre plusieurs personnages, des histoires nouvelles au bord du réel, remplies de sentiments divers et parfois opposées et toujours pleines d’imagination. Un équilibre précaire se dégage de l’attitude de ces personnages isolés, en couples ou en groupes, accentué par le contraste entre la dureté du métal et la fragilité de l'argile. Des métamorphoses naissent de ces déséquilibres, hybrides humain-animal ou oiseau-mobile qui lèvent leurs ailes pour nous inviter à voler dans un monde de possibles.
Margarita a une œuvre riche marquée par une trajectoire internationale et des expositions personnelles dans de nombreuses galeries et lieux d’art : en France (galerie Got à Barbizon, l’exposition Vivre Paris à l’espace Electra et la Galerie Brasil-Inter Art), au Pérou (galerie Forum) et en Tunisie (galerie Mille Feuilles, la Marsa). Elle reçoit le prix du public à la foire de la céramique et de la sculpture de Bruxelles. Elle est invitée à participer à de prestigieuses biennales et foires d’art comme celle de la Havane à Cuba, au Pérou et à Londres. Elle a intégré en France la collection de Carole Roussopoulos, cinéaste, et du sculpteur international Alberto Guzman, et au Pérou celle de Miguel Rubio, fondateur et directeur du théâtre Yuyachkani. Une de ses œuvres majeures a été présentée au public pendant de nombreuses années dans le cinéma Olympic à Paris.